Trouvailles de surface au presbytère de Lagruère
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Des travaux de rénovation au presbytère du bourg de Lagruère ont conduit à des trouvailles fortuites de surface qui témoignent à cet endroit d’une présence gallo romaine.
Elles ne font que confirmer ce qu’on savait déjà et ce qu’on pu écrire des chercheurs chevronnés sur le passé de notre village.
Ainsi donc, lors de la tranchée faite par une pelle pour construire le mur de soutènement qui supportera la grille séparant le parking du jardin du nouveau logement, j’étais présent par hasard et en accord avec les ouvriers j’ai pu observer le contenu des pelletées de terre déversées.
Je précise que j’observais le déroulement des travaux comme d’autres voisins ont pu également le faire.
j’ai pu mettre de côté des fragments de tuiles à rebord (tegulae), mais aussi des morceaux de poteries . Il ne faut pas perdre de vue que le champ qui se trouve au sud du bâtiment était une fabrique de potiers et que des fours gaulois du 1er siècle avant JC et même après ont été mis à jour par l’équipe des archéologues de Sainte Bazeille.Il n’est donc pas surprenant de trouver ces fragments de poteries à cet endroit.
Autre découverte , dans une pelletée, des centaines de débris de pierres rouges contenant de la terre humide. Le lien est tout de suite fait avec la découverte d’un aqueduc lors du creusement du canal , face nord de l’église et la découverte faite par Monsieur Serin lors du creusement d’un caveau . Il avait constaté en effet la présence d’une voûte semble-t-il très résistante . On pouvait imaginer que c’était un conduit passant sous l’édifice et débouchant dans la garonne qui coulait en 1856 au pied de la terrasse.j’ai souvent foulé la pente abrupte de la terrasse mais en vain , je n’ai jamais rencontré trace de ce qu’on pu écrire les ingénieurs chargés de creuser le canal.
Quelle ne fut pas ma surprise , lorsque au fond de la tranchée en deux endroits séparés de 1M , je découvrais l’entrée et la sortie d’un conduit colmaté de terre encore humide, toujours en présence des terrassiers.
On peut imaginer que ces deux conduits servaient d’évacuation pour les eaux de la villa gallo romaine qui gît à quelques mètres sous terre peut être en plusieurs lieux . Les conduits pourraient se rejoindre à l’endroit indiqué par Monsieur Serin .
Sachant qu’un autre aqueduc a été repéré dans une autre direction , on peut avancer comme plausible la présence de modestes bains ou la présence de l’assainissement de la villa.
Cette villa gallo romaine , existe bel et bien puisque , dans la parcelle voisine ,un bassin a été mis à jour et plus tard je reviendrai sur les objets trouvés et répertoriés.
Quant à cet aqueduc , il serait intéressant de creuser dans le jardin pour retrouver le point de départ et pourquoi pas les substructions de la villa du dignitaire romain qui a vécu là.Mais il faudrait alors des autorisations de la Drac.
Ces recherches de surface ont aussi mis à jour une colonne de marbre , remisée en lieu sûr . Celle-ci était dans le jardin du presbytère depuis très longtemps et nous avons été plusieurs à penser qu’il valait mieux qu’elle soit soustraite à la vue de tous.L’agent de la commune a donc fait le nécessaire.
Egalement quelques objets non identifiés ont été dénichés en foulant la terre régalée.Celles-ci seront remises en mairie et identifiées après nettoyage.
L’ancien locataire des lieux évoquait souvent la présence d’un pied de vigne trouvé à 1M50 de profondeur contre le mur du jardin et dans le prolongement du hangar à bois du bâtiment d’en face où sûrement doit exister un écoulement ancien important. Plusieurs conduits seraient d’ailleurs présents dans cette propriété.Mais le propriétaire n’a jamais souhaité révéler les lieux où se trouvent ces conduits voûtés.
Dans le prolongement de ce lieu de fouille où d’autres objets furent débusqués selon l’ancien locataire ,on rencontre la fosse qui recueille l’eau de pluie et que la famille Serin avait cimentée.
Mais , j’ai toujours émis l’hypothèse qu’avant la construction du presbytère cette fosse devait exister , avoir un lien avec des constructions plus anciennes et jouer un rôle soit pour l’écoulement des eaux ou pour les thermes dont j’ai parlés précédemment.Certains parlent de cuve pour le vin .
Curieusement cette fosse est aussi dans l’alignement des deux conduits que j’ai aperçus et de la voûte dont Monsieur Serin parle.
Il est clair qu’une investigation plus poussée mettrait à jour sans doute la présence de cette villa gallo romaine dont on retrouve les vestiges épars, partout dans le bourg.
Bien entendu à cette heure le bureau municipal u village est informé de ces découvertes qui restent de surface et fortuites. Mais elles sont riches d’enseignements et viennent confirmer tout ce qu’ont pu dire et écrire des archéologues confirmés sur le passé de Gruère puisque c’est comme cela que s’écrivait , à une certaine époque, le nom de l’habitat.
Jean Marie RICHON