L’église Saint Aignan
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Cette église attire le regard des promeneurs et des plaisanciers .Ne dit-on pas que les pierres ne parlent qu’à ceux qui savent les entendre !
Incontestablement elles ont su attirer ma curiosité et je ne résiste pas à l’envie de vous écrire l’essentiel de ce que je sais d’elles.
Plus tard je vous décrirai maints détails et vous parlerai des origines lointaines de cet édifice.
Située au bourg de Lagruère , sur l’emplacement d’une vaste villa gallo romaine , à proximité d’une nécropole où se trouvait vraisemblablement une fabrique de poteries du II ème siècle avant Jésus Christ, cet édifice est mentionné dans le cartulaire d’Agen datant du XIII ème siècle.
Sans doute a-t-elle été construite avant le projet de création de la bastide(1289) d’où sa position légèrement excentrée en bordure d’une terrasse fragilisée par le percement du canal inauguré en 1856.
Le Saint patron , Saint Aignan , fut évêque d’Orléans au V ème siècle. Sa fête tombe , le 17 novembre et la fête locale se célébrait le dimanche qui suit.
Cette église se caractérise par son clocher à pignon plat attribuable à la fin du XVIIe siècle. Il semblerait qu’il ait été surélevé. Le plafond de la nef est lambrissé mais d’accueil agréable malgré la présence de 4 tirants servant à consolider l’ensemble de la bâtisse. A intervalles réguliers, apparaissent sous une couche de peinture blanche des étoiles rigoureusement disposées en ligne et de taille différente.
La partie la plus intéressante est l’abside qui possède une travée de chœur en retrait, voûtée en cul de de four ovoïde et en berceau brisé d’allure romane, paraissant dater du XIIe siècle. L’arc triomphal , non mouluré, peut également remonter au XIIe siècle. Les chapiteaux supportés par des demi-colonnes paraissent dater de la fin du XVIe siècle. De facture assez grossière, mutilés et frustes, ils sont surmontés d’un mince tailloir polygonal et présentant l’un et l’autre le buste d’un personnage placé entre deux serpents(d’après Tholin).
Dans la corniche faisant le tour du chœur on aperçoit dans un angle formant décrochement deux personnages couchés tête à tête, ainsi que des fresques.
Ces fresques qui tapissent l’arc triomphal peuvent être attribuées à l’époque de la construction de l’abside. Celle-ci nettement moins élevée que le reste du bâtiment ne possède pas de charpente voligée.
Les tuiles sont directement posées sur un socle fait d’un matériau très friable.
Un vitrail remarquable représente quelques éléments du blason de la ville d’orléans. Il est composé de 425 morceaux de verre de couleur et ce tableau lumineux laisse voir un bâton pastoral surmonté de la crosse du saint et un autre bâton surmonté d’une croix.
Un autel original est constitué d’un rouleau à dépiquer le blé, servant de support à une meule de silex provenant du moulin de Faure.
Outre les chapelles dédiées à la Sainte Vierge et à Saint Joseph, dans les fonds DURENGUES, il est fait mention de la chapelle Sainte Margueritte. Celle-ci était accolée à la façade sud de l’édifice. On peut deviner sur le mur extérieur les traces de l’entrée de cette chapelle.
L’église de Saint Aignan possède une cloche dont le centenaire fut fêté en l’an 2000. C’est en 1900 que Gustave MAURY curé de la paroisse obtint de l’évêché l’autorisation de faire fondre une cloche de 616 Kg et d’un mètre de diamètre par H.DEYRES fils propriétaire d’une fonderie à Bordeaux.
La livraison eut lieu avec les accessoires d’un poids de 116kg. Un joug en fonte et fer de 300 kg, muni d’un contrepoids, furent aussi livrés, le tout pour la somme de 1708 francs.
Cette cloche est composée de 78% de cuivre et de 2% d’étain .
Une autre cloche, celle de l’église de Saint Juin datée de 1687 est classée au patrimoine départemental depuis le 4 janvier 1966.. Elle porte l’inscription en latin
« Sit nomem domini, benedictus 1687 »
L’église Saint Aignan possède d’autres trésors dont il faudrait dresser une trop longue liste. Il est toujours possible de se renseigner auprès du conseil paroissial pour obtenir davantage d’explications.
Cette église eut une histoire mouvementée et fut souvent menacée d’effondrement . Encore aujourd’hui elle fait l’objet d’une attention particulière des édiles .
Jean- Marie RICHON