L’église Saint Aignan (IV)
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L’abside d’allure romane
Poursuivons la visite passionnante du sanctuaire par l’examen de cette abside possédant une travée de chœur en retrait , voûtée en cul de four ovoïde et en berceau brisé d’allure romane , paraissant dater d’après les notes du chanoine Durengues du XIIIe siècle.
L’arc triomphal , non mouluré, peut également remonter au XII ème siècle. Les chapiteaux supportés par de demi-colonnes paraissent dater de la fin du XVIe siècle. De facture assez grossière, mutilés et frustres, ils sont surmontés d’un mince tailloir polygonal et présentant l’un et l’autre le buste d’un personnage placé entre deux serpents( d’après Tholin). Quelle est la signification de cette scène ?
Dans la corniche faisant le tour du chœur on voit dans un angle formant décrochement deux personnages couchés tête à tête, grossièrement taillés dans la pierre ainsi que des fresques.
Ces fresques tapissent joliment l’arc triomphal , à l’intérieur du chœur. Elles peuvent être attribuées à l’époque de la construction de l’abside.
Celle-ci est moins élevée que le reste du corps du bâtiment et la toiture ne possède pas de charpente voligée.Les tuiles sont directement posées sur un socle fait d’un matériau très friable.
Sur les murs de la façade extérieure , à l’est , on observe la dégradation de briques anciennes recouvertes semble-t-il d’une couleur ocre. On remarque aussi une pierre faisant légèrement saillie qui aurait pu être destinée à supporter un cadran solaire.
Seule, une étude de type archéologique des fresques et de l’ensemble de la structure, pourrait nous révéler l’origine de cette belle abside d’allure romane.
Afin de protéger les murs intérieurs du chœur on les habilla d’un nouveau lambris (l’ancien étant vermoulu). C’est l’abbé Kelly qui prit cette initiative.Mais du coup , deux loges ou crédences destinées à contenir les saints sacrements et objets de valeur furent dissimulés.
Il serait souhaitable de les valoriser afin d’embellir encore plus ce lieu entretenu par les fidèles du conseil paroissial et décoré par Madame Duval lors de ses séjours passés à Lagruère.
C’est à elle que l’on doit la restauration des deux tableaux accrochés de part et d’autre du vitrail.Il s’agit en fait des flancs de l’ancien autel que l’on peut voir au fond de l’église près du baptistère.Le fauteuil placé dans le chœur a également été restauré par Madame duval , ainsi que l’autel, en forme de tombeau, de la chapelle dédiée à Saint Joseph, située à droite de la nef.
Le chœur de l’église était autrefois séparé de la nef par une grille qui pourrait , si elle était à nouveau installée, rehausser le cachet de l’abside.Sur les colonnes supportant les chapiteaux et sur les pierres du sol existent encore les points de fixation de la sainte table que l’on aperçoit , abandonnée ,au fond de l’édifice.