Le ramoneur d’aqueduc une profession disparue !
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Chers lecteurs de cette rubrique ,je vais vous narrer ce qui s’est passé ce matin de novembre dans les ateliers nature prévus par le club connaître et protéger la nature du Foyer Rural de Lagruère et vous faire découvrir peut être une profession disparue , hélas !
Par les temps qui courent et quand on voit l’état dans lequel sont nos chemins de halage , nos ponts , nos aqueducs et nos fontaines , je suis persuadé que vous allez vous dire : Quel dommage que ces métiers si utiles aient disparu .
Donc,surprise ce matin lorsque Cécile, Marlies et Bernard sont descendus voir la fontaine de Canton !!Elle était vide. !!!!
Quand je vous disais que cette fontaine était miraculeuse ! La voici redevenue ou presque comme avant.
Deux beaux escaliers se font face, laissant couler limpide une eau venue de loin , entre les deux dernières marches.
De la gueule de la tête du lion qui orne ce petit patrimoine, quelques gouttes seulement perlent.
Mais le flot continu de la source court vers l’aqueduc qui passe sous le canal de Garonne.Ce flot va ensuite rive droite rejoindre un fossé qui mène au ruisseau Tareyre , puis à Garonne .
Certes il y a encore du travail. Le radier doit être mis en évidence , la tête de lion aussi et les abords doivent être protégés pour éviter que la terre ne tombe dans la fontaine . C’est la proposition de Christelle.
Il faut que je vous dise que c’est cette personne qui a eu la première, la bonne idée de commencer le nettoyage de cette fontaine miraculeuse
.
Il faut reconnaître que les Fontaines de Canton et de Ladonne ont je ne sais quoi qui attirent le regard . Les vieilles pierres ne parlent qu’à ceux qui veulent les entendre dit-on.
Quant à celles de Lafon et de Guirauton, ne m’en parlez pas !Cachées encore sous les broussailles je vous dis tout net que j’en suis tombé amoureux. D’ailleurs , il y a de cela plusieurs années , j’avais aménagé un sentier de promenade entre le pont de Ladonne et le pont de Jeanserre que j’avais appelé le sentier des amoureux . je vous dirai pourquoi plus tard.
Mais j’en viens maintenant à cette mémorable journée bien arrosée d’une pluie fine et pénétrante et à cette profession tant décriée jadis mais qui pourtant avait son utilité.
Emballée et motivée ,voyant que l’eau avait disparu comme par enchantement , la petite équipe, sous les premières gouttes de pluie, s’est affairée à enlever la vase , à nettoyer les marches et même celles de l’escalier. On dirait d’ailleurs qu’il vient d’être refait !! Remarquez la rambarde, c’est Loïc qui l’a réparée.
Bref, sachez que tous les jours de la semaine ou presque je suis allé , rive droite , avec un long tuyau et des bambous de différentes grosseur ramoner l’aqueduc.
Il faut savoir que la profession de ramoneur d’aqueduc existait autrefois comme celle d’allumeur de réverbères .Mon grand frère qui était cantonnier du canal et de la Garonne utilisait cette méthode et me disait toujours : <<,tôt ou tard, la pression de l’eau qui est en amont fera le reste du travail>>.
Bernard qui s’y connaît en hydraulique confirme ces propos et justifie la vidange surprenante de la fontaine de Canton grâce à ce procédé vieux comme "érode"
C’est, je pense ce qui s’est passé à moins qu’une autre cause inconnue ou magique soit responsable de cette énorme surprise.
Il faut quand même sacrément remercier André et tous ceux qui l’entouraient , l’autre jour .La pompe n’était pas venue à bout de l’eau de la fontaine , mais elle aura quand même permis d’enlever une grosse partie de la vase et de donner l’envie de retourner à l’ouvrage.
Il n’en reste pas moins qu’il faut maintenant, comme le suggère Bernard , étayer cette grosse pierre de la rive droite et prolonger la canalisation pour que l’eau s’évacue bien.Les costauds (Pascal et André)seront là pour l"épauler .
Pendant ce temps Jean marie , jean Claude et jean Pierre continuaient les aménagements à la mare pédagogique où on peut apercevoir tout un peuple secret et aquatique : un triton, 3 espèces de libellules , un dytique, un gyrin, une notonecte, de petites grenouilles vertes , un couple de grenouiles, des sangsues et beaucoup d’autres animaux.
10H30 : il pleut de plus en plus. Dommage que l’observatoire de la faune ne soit pas achevé, on aurait pu observer les corbeaux s’ ébattre dans les airs ou les grimpereaux ,dans les aulnes glutineux du petit bois savant, effriter les fruits secs.
L’ordre est enfin donné de cesser tous les travaux et de se rendre sous la halle de la halte nautique pour prendre un pot comme promis et faire le point sur les dossiers en cours concernant le CPN , le patrimoine et l’ archéologie sans oublier le concert du 17 novembre.
Tout le monde est reparti en se disant déjà qu’il fallait s’ attaquer à la fontaine troglodyte ! Jean Pierre a regagné sa demeure à vélo en nous disant : A quand la prochaine fois !!
L’après midi, à 14 heures , la sortie nature s’est soldée par l’absence de promeneurs. On a beau aimer la nature mais tout de même il y a des limites !
j’étais présent au rendez-vous et les coup de fil pour m’ annoncer les défections ont plu autant que les gouttes de pluie qui redoublaient.
Non ! simplement 6 familles ont fait savoir qu’ elles préféraient rester au chaud.
la sortie nature a donc été annulée et reportée à plus tard , un jour de novembre, me laissant du temps pour écrire ce petit mot.
Ah ! j’allais oublier de vous dire que vous pouvez passer quand vous voulez voir les deux fontaines et y faire de l’entretien car il faut sans cesse les surveiller comme le lait sur le feu !
C’était aussi le travail du ramoneur d’aqueduc que de remplacer de temps en temps le déboucheur de fontaines et d’enlever branches, algues et lentilles d’eau.
je n’ai pas retrouvé dans les archives le nom du déboucheur de fontaines mais si vous rencontrez au MAS, Monsieur De Nardi qui fut le dernier cantonnier du canal , il vous racontera les histoires vraies ou pas vraies du canal.
Et pour finir voici une question à laquelle je vous propose de répondre.
Il y a 4 fontaines à Lagruère et combien y-a-t-il d’aqueducs ?
Le premier qui répond juste gagnera un magnifique bon point.C’est le maître de l’école d’autrefois qui l’a promis.
Quant aux professions de ramoneur d’aqueduc et de déboucheur de fontaines , pour en savoir plus , je vous conseille de consulter les dictionnaires anciens qu’on peut encore trouver dans les vide-greniers de la région.Ceux d’aujourd’hui n’en parlent pas et c’est bien dommage !
Jean marie RICHON raconteur de pays